L’article 15 III de la loi du 6 juillet 1989 en ce qu’il impose au bailleur, qui justifie d’un motif légitime de reprendre son bien pour l’habiter, de proposer à son locataire âgé de plus de 65 ans et ne disposant que de faibles revenus, un logement correspondant à ses besoins et possibilités porte-t-il une atteinte disproportionnée au droit de propriété ?
A cette question, le Conseil constitutionnel est venu répondre par la négative.
Selon les Hauts magistrats, par cette disposition, le législateur a entendu protéger les locataires âgés et disposant de faibles ressources contre le risque de devoir quitter leur résidence principale et d’avoir à se reloger en l’absence de renouvellement du bail.
En obligeant les bailleurs à proposer une alternative concrète de relogement aux locataires âgés de plus de 65 ans et bénéficiant de ressources inférieures à un certain seuil, la loi ne fait rien d’autre que de mettre en œuvre l’objectif de valeur constitutionnelle que constitue la possibilité pour toute personne de disposer d’un logement décent.
Conseil constitutionnel, décision n°2023-1050, QPC du 26 mai 2023