Lorsqu’un usufruitier engage des travaux sur un bien immobilier dont il ne détient pas la pleine propriété, il peut, parfois sans le savoir, créer une situation juridique complexe. En effet, le financement de certains travaux à la place du nu-propriétaire peut être considéré comme une donation indirecte, avec des conséquences fiscales et successorales lourdes.
Dans cet article, nous allons explorer un cas concret jugé par la Cour de cassation et expliquer pourquoi il est essentiel pour les usufruitiers de bien encadrer leurs dépenses en matière de rénovation.
Dans le cadre d’une donation-partage, une mère transmet à sa fille la nue-propriété d’une maison d’habitation tout en se réservant l’usufruit. Jusqu’ici, rien d’anormal.
Cependant, elle décide ensuite d’engager 922 000 € pour financer des travaux de rénovation majeurs, incluant :
• La réfection du portail
• La remise en état des murs
• La rénovation complète de la toiture
• D’autres aménagements valorisant le bien
Or, certains de ces travaux relèvent légalement de l’obligation du nu-propriétaire, et non de l’usufruitier.
Au décès de la mère, un litige éclate. Les héritiers de la fille estiment que le financement de ces travaux constitue une donation indirecte et réclament leur réintégration dans la succession.
Saisie de l’affaire, la Cour de cassation rappelle un principe clé :
Un usufruitier qui finance des travaux d’amélioration ou de valorisation d’un bien en nue-propriété s’appauvrit au profit du nu-propriétaire.
Ainsi, même si certains travaux étaient légalement à la charge de l’usufruitier, le fait d’avoir financé l’ensemble des rénovations démontre une intention libérale en faveur de sa fille.
Conséquence : la somme investie doit être rapportée à la succession, ce qui impacte le partage entre les héritiers.
Référence de l’arrêt : Cour de cassation, 1re chambre civile, 23 octobre 2024, pourvoi n° 22-80.879.
Si vous êtes usufruitier d’un bien immobilier, voici trois points essentiels à retenir pour éviter toute requalification en donation indirecte.
1. Identifiez quels travaux sont à votre charge
L’usufruitier a l’obligation de financer l’entretien courant du bien (réparations mineures, entretien des façades, etc.). En revanche, les grosses réparations (toiture, structure, murs porteurs) incombent en principe au nu-propriétaire (article 606 du Code civil).
2. Formalisez les dépenses engagées
Si vous réalisez des travaux normalement dus par le nu-propriétaire, envisagez de mettre en place :
• Un accord écrit mentionnant la répartition des coûts
• Une convention de remboursement pour éviter toute contestation future
3. Anticipez les conséquences successorales
En cas de décès, les héritiers pourraient réclamer le remboursement des travaux financés par l’usufruitier. Pour éviter les litiges, il est possible de prévoir un pacte de renonciation signé entre l’usufruitier et le nu-propriétaire.
Ce cas illustre parfaitement les pièges auxquels peuvent être confrontés les usufruitiers. Un financement mal anticipé peut non seulement engendrer des conflits familiaux, mais aussi impacter la transmission du patrimoine.
Vous êtes usufruitier et vous souhaitez engager des travaux sur un bien en nue-propriété ? Avant d’investir, consultez un avocat spécialisé en droit patrimonial pour éviter toute mauvaise surprise.
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